Portrait Les rizières au cœur de leur vie
En Camargue, la famille Rozière a créé sur son exploitation une Maison du riz, pour faire découvrir la riziculture à tous.
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«Expliquer son métier n’est jamais une perte de temps ! », estime Jacques Rozière. Ce riziculteur a toujours défendu et valorisé sa profession, en participant notamment à des émissions télé, ainsi qu’à la communication du Syndicat des riziculteurs. Solidement bâti, le céréaliculteur camarguais a du caractère, et s’implique tout entier. Son épouse Françoise est, comme lui, issue d’une longue lignée de riziculteurs. Leurs enfants, Marine, vingt-huit ans, et Jean-Philippe, vingt-six ans, travaillent à leurs côtés au Mas de Vignes, l’exploitation située à Albaron, dans les Bouches-du-Rhône. Le projet d’y créer une Maison du riz a mûri en famille, chacun y participant à sa façon.
Après avoir été soigné pour une maladie grave, il y a près de dix ans, Jacques a été contraint de se reposer. Son fils a pris les rênes des 300 hectares de riz et de blé. Mais l’homme, très actif, a mis à profit son temps disponible pour réaliser, avec les siens, un lieu de découverte de la riziculture. « Il ne s’agissait pas de créer un musée, mais une maison bien vivante », résume-t-il.
« Belle aventure familiale »
Ce projet a bénéficié d’une subvention européenne, qui a permis de transformer un hangar agricole en un espace informatif chaleureux, avec des projections de films, et une boutique. Pour concevoir les panneaux de médiation, Françoise, Jacques, Marine et Jean-Philippe ont cherché de la documentation, notamment au Cirad (1). Ils présentent les différentes variétés de riz, les étapes de la transformation, montrent le matériel utilisé. Les photos familiales sont précieuses pour tout illustrer. À travers leur histoire, les Rozière racontent celle des riziculteurs de Camargue, expliquent comment ils ont fait évoluer les techniques culturales et soulignent leur rôle environnemental. Devant le bâtiment, des rizières pédagogiques sont aménagées pour s’essayer à semer, repiquer ou récolter.
Marine, auparavant assistante vétérinaire, est à la tête de la Maison du riz, ouverte en juillet 2015. « Les visiteurs sont heureux de découvrir un mas rizicole authentique, et sont curieux de notre façon de vivre », observe-t-elle. Dans le livre d’or, l’un d’eux a écrit : « Belle aventure familiale, la relève est là. Que perdure la tradition ! »
Alexie Valois(1) Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement.
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